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Jean Baptiste Raess, frère ainé de l'évêque de Strasbourg André Raess, est né à Sigolsheim le 24 février 1783 d'un père vigneron. Après une enfance dans la tourmente révolutionnaire, il commença réellement ses études à 23 ans, d'abord sous la direction de l'abbé Paul Kohlmann, puis à Nancy (philosophie), et enfin au grand séminaire de Strasbourg.
Il fut ordonné prêtre en 1812 et nommé vicaire à Rosheim, son premier poste. A cette époque sévissait en Alsace et particulièrement à Obernai, puis Rosheim, une "fièvre militaire" et une épidémie de typhus.
L'abbé Raess se dévoua sans compter auprès des malades, allant jusqu'à remplacer les prêtres d'Obernai, eux-mêmes atteints par la maladie. Malade à son tour, il ne dut son salut "qu'aux prières que toute la paroisse adressait à Dieu pour mon rétablissement".
Lorsque le curé Pflueger décéda en 1821, on lui confia tout naturellement la paroisse de Rosheim qu'il conservera jusqu'à son décès en 1864.
Le curé Raess était aussi très lié aux pères rédemptoristes du Bischenberg. Avec leur aide, il est à l'origine des "missions paroissiales" prêchées en Alsace jusque dans les années 1960. Il est aussi le fondateur de la "Confrérie du Rosaire Vivant" et fit rééditer le livre de prières de la "Confrérie Notre-Dame du Bon Secours" (Maria Hilf) créée en 1695.
On lui doit l'installation de trois nouvelles cloches à l'église Saints-Pierre-et-Paul et il obtint la démolition des maisons qui entouraient notre belle église, désormais bien mise en valeur sur son parvis. Il fut également à l'initiative de la création du chemin de croix de l'église Saints-Pierre-et-Paul et de l'installation d'une statue de la Vierge place Saint-Etienne.
Dans son testament, le curé Raess a légué à la Fabrique de l'Eglise de Rosheim le "pèlerinage de la Sainte Vierge du Bruderberg" que le gouvernement du roi Louis Philippe lui avait confié.
En 1841, le curé Raess avait été nommé "chanoine honoraire de la Cathédrale de Strasbourg" et en 1859, Louis Napoléon Bonaparte l'éleva au grade de Chevalier de la Légion d'Honneur.
En savoir plus : Jean Baptiste Raess, curé de Rosheim de René Epp paru dans l'annuaire 1978 de la SHAME.
Mais la cure de Rosheim restera un fief de la famille Raess. Lui succéderont le secrétaire particulier de Mgr André Raess qui est aussi son neveu, l'abbé François-Xavier Koenig qui sera en poste à Rosheim de 1864 à 1868. Son installation fut très solennelle car accompagnée de la translation des reliques de Saints-Pierre-et-Paul dont le pape Pie IX avait gratifié la commune, sur la demande du colonel de Brauer.
Puis Simon Raess, qui sera en poste à Rosheim de 1869 à 1881. Il sera lui aussi secrétaire particulier de son oncle Mgr André Raess avant d'assurer la charge de la cure de Rosheim dans les temps difficiles de la défaite de 1870 et de l'annexion de l'Alsace Lorraine à l'Empire Allemand. En 1881, il sera promu Chanoine titulaire de la Cathédrale de Strasbourg et quitte la paroisse. Ainsi se termine pour les paroissiens de Rosheim l'épisode Raess qui aura duré soixante ans de 1812 à 1881.
Illustrations :
1 - Le curé Jean Baptiste Raess (1783-1864), vicaire à Rosheim de 1812 à 1821. Curé doyen de 1821 à 1864.
2 - Lettre du 28/08/1863 du colonel Joseph de Brauer au curé Jean Baptiste Raess l'informant de la réception du reliquaire.
3 - Statue de la Vierge de la place Saint-Etienne érigée à l'initiative du curé Jean Baptiste Raess.
4 - Deux panneaux du chemin de croix de l'église Saint-Pierre-et-Paul réalisé à l'initiative du curé Jean Baptiste Raess
5 - Monument funéraire du curé François-Xavier Koenig (1806-1868), curé de Rosheim de 1864 à 1868.
6 - Le Chanoine Simon Raess (1830-1905), curé de Rosheim de 1869 à 1881.
Collection : Personnalités marquantes de Rosheim