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Couteau de sacrifice Kota Calao, cette arme fait partie des grandes tailles de cette série, celle-ci est très bien proportionnée et sans excès de décoration.
L'œil triangulaire est pratiquement équilatéral, la tête est massive et toute sa surface est martelée de petites frappes.
La partie de lame descendant vers le manche est large forgée en sont centre par une repoussement de métal vertical.
La poignée en bois est recouverte de fil de laiton, ainsi qu'un cône enroulé sur la pointe serti par des agrafes de fer.
@ll@n
La circoncision est intimement liée au Mungala comme toute la vie des Bakota.
Danse exclusive des hommes, la tradition veut qu'elle ait été créée par les femmes.
"Un groupe de femmes pêchaient dans une rivière et chantaient pour s'entraîner au travail. L'une d'elles, pour varier le chant, a ronflé comme un cochon sauvage. Elles prirent beaucoup de poissons. Plusieurs fois elles firent une bonne pêche de cette façon. Alors, les hommes jaloux les suivirent et entendirent leur chant.
L'un d'eux retint les paroles et fit aussi le ronflement du cochon.
Les hommes interdirent alors aux femmes de chanter de cette façon et se réservèrent le ronflement du cochon".
Ainsi fut crée le Mungala.
Mungala est lié également au culte des ancêtres Bwété et est devenu un substitut de cette dévotion aux morts depuis que le culte a été détruit par l'action conjuguée des missions et des féticheurs.
Cette danse a de multiples aspects et joue un grand rôle dans les situations sociales marquantes des Bakota: naissance, deuil, levée de deuil, circoncision, maladie, etc..
Un mois avant la fête "le début de Satsi", on commence les rites de Mungala. Derrière les cases du village un peu à l'écart d'une cuisine, on installe un enclos nzah fermé par des poteaux, des feuilles de bananier
et des branches de l'arbre nsomuku.
Dans la journée a lieu la chasse au filet, tout les hommes de la famille battent la forêt à la recherche du gibier qui servira à nourrir les invités de la fête. Le soir au retour, ils vont à l'appel du nganga-mungala (nganga-mungala, celui qui fait le cri de mungala dans le nzah), pour danser une partie de la nuit. Personne n'est titulaire de la danse, on choisit simplement celui qui est le plus habile à danser et qui chante le mieux.
Les plus vieux initiés ont un rôle prépondérant et on les respecte, mais ils ne commandent absolument pas, chacun étant libre de participer ou pas aux rites.
A côté de ces danses et de ces chants préliminaires, deux rites importants ont lieu :
-le combat rituel du monstre Mungunda, la veille ou le matin du grand jour,
-la présentation du candidat au monstre et son initiation, juste avant l'opération.
Le combat du monstre avec les hommes est un rite réservé aux hommes circoncis.
Seuls les plus habiles participent vraiment à cette danse acrobatique, les autres chantent et battent des mains, suivant le rythme très particulier du chant Mungala. Dans un cercle formé par les hommes, le monstre Mungunda (qui n'a pas encore mis son masque) tient un couteau musélé, en forme de tête de calao, très pointu et acéré avec deux tranchants, qui paraît très dangereux. L'homme qui figure Mungunda est à quatre pattes et il brandit le Musélé d'un air menaçant, tout en faisant le ronflement du cochon sauvage. Les initiés du Mungala vont se mesurer à tour de rôle avec le monstre en sautant par dessus lui en dansant, tandis que Mungunda essaie de blesser l'audacieux qui le provoque.
Si, par suite d'une maladresse, un initié se fait blesser, on le soigne aussitôt, mais ni les femmes, ni les enfants incirconcis ne doivent apercevoir cette blessure. On la bande avec des fibres de bananier.
Autrefois des accidents plus graves pouvaient arriver,(car les autorités administratives ne se mêlaient pas de trop près à la vie rituelle des villages) on devait alors, pour cacher cela aux profanes, camoufler l'accident en une mort normale en forêt (en mettant par exemple le cadavre sous un arbre qu'on vient d'abattre).
Le sens de ce rite, combat de l'homme et de l'esprit Mungunda, semble perdu par les initiés. C'est d'ailleurs ce qui est déprimant au Gabon, il reste des rites, beaucoup de cérémonies qui usent de symboles abondants et complexes, mais les autochtones les accomplissent sans se souvenir du sens de ce qu'ils font. Il semble que tout les rites subsistent formellement par la force du conformisme qui est si caractéristique de ces peuples africains.
On peut penser que le combat de l'homme avec le monstre, emblème de l'association, est le témoignage de la force des hommes qui ont su apprivoiser l'esprit et l'utiliser pour le bonheur des initiés. Les maladroits qui au cours de la danse du Musélé ont la malchance d'être blessés ou tués doivent disparaître car c'est une rupture de cet équilibre établi entre la société des hommes et l'esprit.
La deuxième partie de l'initiation du Mungala ne concernant pas les couteaux musélé, je m'arrête donc là.
@ll@n
*ce texte à été réalisé grâce aux textes de Louis Perrois sur la circoncision Bakota (GABON)
Colección : Couteaux de sacrifices et rituel.