
Entdecken Sie meine Sammlung in 3D
Virtuelle Galerie
Diamètre : 16 mm
Poids : 1,77g
AVERS
Légende : Inscription latine "REX IVBA"
Traduction : “Rex Iuba”, (Roi Juba)
Description : Buste diadémé de Juba II à droite
REVERS
Légende : "M. A. XLVIII"
Traduction : an 48
Description : La victoire assise sur un globe tenant une palme de la main droite
Commentaires à propos de ce type monétaire :
Cette monnaie non référencée dans l'ouvrage de J. Mazard serait à classer au sein du premier groupe "monnaies au seul nom de Juba" dans la catégorie III "types guerriers". Elle s'intercalerait entre le numéro 203 (dernière référence pour la catégorie mentionnée ci-dessus) et le numéro 204. Selon J. Mazard un certain nombre de monnaies de "types guerriers" commémoreraient différentes victoires remportées sur la révolte Gétule (N°193 & 197 pour la victoire en 6/7 après J.-C. du proconsul romain d'Afrique Cossus Cornelius Lentulus - N°203 datée de l'année de règne XXXIII pour une victoire sur Tacfarinas en 18/19 après J.-C. ). Dans la numismatique romaine la victoire assise sur un globe représente la maîtrise du monde par le détenteur du pouvoir. De la même manière la victoire assise sur la proue d'un navire symbolise la maîtrise des mers notamment après la victoire d'Actium (Cf. Monnaie du pouvoir, pouvoir de la monnaie: Une pratique discursive originale par Christine Pérez). La représentation d'un globe servant de point d'appuis reprend l'idée d'un empire universel (Cf. La monnaie à la fin de la République un discour en image par Christine Pérez).
Le style de cette monnaie est caractéristique de la fin du règne de Juba et de celui de son fils Ptolémée. Du point de vue métrologique, les caractéristiques de cette monnaie sont celles de la période marquée par une baisse sensible du poids et du titre des émissions d’argent [1]. En effet, cette monnaie qui présente un axe de coins à 8 heures pèse 1,8 grammes pour un diamètre de 16 millimètres. Compte tenu des fortes disparités constatées dans les différentes émissions, la distinction parfois proposée entre denier et quinaire ne semble pas toujours pertinente et, dans le doute, la dénomination générique de « monnaie d’argent » peut représenter une alternative prudente.
L’avers, entouré d’un filet circulaire, arbore la très classique représentation du buste diadémé de Juba II de profil à droite ainsi que l’inscription en latin « REX IVBA » (Roi Juba). Pour les monnaies de Juba, la représentation du monarque est idéalisée et ne reflète pas un portrait fidèle sachant que lors de cette émission Juba II est alors âgé de 74 ans.
Le revers, entouré d’un filet circulaire, figure un personnage féminin en position assise qui tient une branche de la main droite et prend appuis sur un globe de la main gauche. A l’exergue la titulature permet de dater précisément la monnaie " R XLVIII" pour « [Anno] Regni 48 » (48ème et dernière année de règne qui correspond à une mise en circulation en 23/24 après J.-C. dans le calendrier Grégorien).
L'identité de cette allégorie nous est révélée par un détail car nous pouvons distinguer le départ d'ailes situées dans le dos et dont la majeure partie à été frappée hors flan. Il s’agit donc d’une Victoire qui tient dans sa main droite la palme symbolique [2]. Par ailleurs, l'objet sur lequel la Victoire prend appui peut-être identifié à un globe sur lesquels on peut distinguer les deux bandes parallèles obliques caractéristiques qui symbolisent les "pôles" structurant le globe céleste. Dans la numismatique romaine, dont s’inspirent très fortement les monnaies des royaumes « vassaux » d’Afrique du Nord, la victoire assise sur un globe représente la maîtrise du monde par le détenteur du pouvoir [3].
La représentation d'un globe servant de point d'appuis reprend l'idée d'un empire universel [4] et cette monnaie proposerait donc une figuration de la Victoire universelle, célébrée par l’empereur romain Tibère, à laquelle Juba II a apporté sa contribution sur le sol africain [5].
La titulature de revers est particulièrement importante pour l’interprétation du message véhiculé car la datation précise de la monnaie permet de tenir compte des évènements contemporains de son émission. Ainsi, la monnaie pourrait célébrer la succession de victoires qui a abouti à la fin de la révolte des Gétules marquée par la capture et la mort de leur leader vers 24 après J.-C. et, plus précisément, faire écho à la victoire du proconsul d'Afrique Junius Blaesus qui reçu en 22 avant J.-C. un triomphe à Rome pour la capture du frère de Tacfarinas.
Cette monnaie, non référencée dans l'ouvrage de J. Mazard, est donc à classer au sein du premier groupe "monnaies au seul nom de Juba" dans la catégorie III "types guerriers" dont un certain nombre commémoreraient des victoires remportées sur les révoltes Gétules (monnaies N°193 & N°197 pour la victoire en 6/7 après J.-C. du proconsul romain d'Afrique Cossus Cornelius Lentulus – monnaie N°203 datée de l'année de règne XXXIII pour une victoire sur Tacfarinas en 18/19 après J.-C.).
Compte tenu de sa date de frappe, cette monnaie inédite s'intercalerait entre le numéro 203 et le numéro 204 de la classification proposée par J. Mazard.
[1] Selon les indications de L. Müller reprises par J. Mazard, le poids moyen des monnaies d’argent passe de 3,5 grammes avec un titre d’argent de 906 ‰ en début de règne à un poids moyen de 2,2 grammes pour un titre de 856 ‰ la fin du règne avec d’importantes variations allant de plus de 3,3 grammes à 1,7 grammes,
[2] L’absence de ces attributs aurait pu indiquer que nous sommes en présence de la Paix tenant un rameau d'olivier,
[3] Cf. Christine Pérez dans « Monnaie du pouvoir, pouvoir de la monnaie: Une pratique discursive originale »,
[4] Cf. Christine Pérez dans « La monnaie à la fin de la République un discours en image »,
[5] Cette interprétation tient compte des échanges avec Jacques Alexandropoulos que je tiens à remercier tout particulièrement pour sa disponibilité,
Historique :
Juba Ier avait été vaincu à Thapsus en 46 avant J.-C. mais son fils, Juba II (50 AC. - 23 AD), élevé par Octavie, devint l'ami d'Auguste qui lui remit la province de Maurétanie en 25 avant J.-C. Cléopâtre Séléné, fille de Cléopâtre VII et de Marc Antoine, fut épargnée par Octave en 30 avant J.-C. alors que ce dernier faisait mettre à mort Ptolémée XV (Césarion). Elle épousa Juba II vers 19 avant J.-C. et mourut vers 5 ou 6 de notre ère. Juba II lui survécut dix-huit ans environ. Elle est la grande tante de Caligula et la mère de Ptolémée qui succéda à Juba II et que son cousin Caligula fit assassiner à Rome en 40 pour annexer la Maurétanie.
Referenz : Inédite ; )
Sammlung : Monnaies antiques d'Afrique du nord