Comment débuter une collection de minéraux ?

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La collection de minéraux commence avec quelques cailloux ramassés lors de promenade, la fascination d'une belle pierre dans une boutique de souvenir ou même au travers d'une collection chez le marchand de journaux.
Les pierres roulées (polies) ou les minéraux collés sur un petit socle trouvés dans un salon des collectionneurs ou en boutique spécialisée incitent ensuite à l'accumulation des formes et des couleurs différentes.

Si le virus de la collection de minéraux vous prend, comme pour toute collection d'objets non manufacturés, en nombre illimité et sans "cote officielle", vous aurez rapidement intérêt à vous fixer un axe privilégié et à rechercher des pièces de qualité au meilleur prix.

Quelle collection ?

la collection systématique :

il existe près de 5000 espèces minérales dont environ 250 "collectionnables", c'est à dire visibles et identifiables à l'oeil nu. La première idée peut être de ne pas avoir "deux fois" la même "pierre".

Pourtant, un même minéral peut présenter des aspects très différents d'un gisement à l'autre ; à l'inverse,  certaines espèces rares sont parfaitement inesthétiques.
Toutefois, rassembler un vaste panel du règne minéral est une motivation certaine.

Il est conseillé alors de sélectionner des échantillons de même taille, thumbnail ou miniature par exemple (voir le tableau ci-après des dimensions génériques), pour constituer une collection homogène et harmonieuse.

collectionner un seul minéral :

A l'opposé, certains passionnés se concentrent sur un minéral qu'ils collectionnent sous toutes ses formes et provenant de tous les gisements à travers le monde. Il faut choisir une espèce qui présente suffisamment de variétés dans sa cristallisation et sa localisation pour constituer cette collection "mono-type" : par exemple, la fluorite, la barite, la calcite, la pyrite, le quartz (illustrations ci-dessous)...

collectionner une provenance :

la collection des minéraux de son pays de résidence, voire de sa région d'origine, est répandue. Elle incite également à rechercher soi-même des minéraux dans les sites géologiques (attention : la prospection est très réglementée en France et totalement interdite dans les parcs naturels et zones protégées).
On peut aussi se prendre de passion pour une mine, un grand gisement de réputation mondiale (Madan en Bulgarie, Mibladen au Maroc, Oujela au Mexique, Panasqueira au Portugal, Trepca au Kosovo,  Tsumeb en Namibie...). L'apprentissage de la formation géologique de ces lieux augmente l'intérêt porté aux échantillons collectés ou achetés.

collectionner une couleur :

on voit aussi des collections roses-rouges (rhodochrosite, cobalto-calcite, erythrite...), vertes (malachite, dioptase, wawellite...), bleues (fluorite, azurite, calcédoine,...), etc...

Comment définir la valeur d'un minéral ?

Boutique de souvenirs, salon des minéraux, petites annonces, site internet : beaucoup d'offres avec des prix très variables. Chaque pièce est par définition unique mais, outre la rareté (un diamant brut vaudra toujours plus qu'une tranche d'agate), quelques critères définissent la valeur d'un échantillon : 

les dimensions :

la taille de l'échantillon est un critère important, notamment aux USA où des dimensions génériques sont définies :

C'est une première approche mais au-delà de l'échantillon total, c'est aussi la taille du cristal principal qui définit l'intérêt d'un specimen : un cristal de 2 cm sur un bloc de roche de 20cm a beaucoup moins d'intérêt qu'un cristal de la même espèce de 7 cm avec juste un peu de roche à la base.
A noter que les cristaux totalement isolés car arrachés de leur matrice originelle perdent de leur valeur. Par exception toutefois, on parle de "flottants" pour désigner des cristaux trouvés dans la nature détachés de toute gangue (aucun point de contact avec la roche-mère) ; ces cristaux sont alors très recherchés.

l'absence de choc :

des cristaux "frottés", ébréchés ou cassés n'ont quasiment plus aucune valeur aux yeux du collectionneur averti. Il faut bien regarder, éventuellement avec une petite loupe x10, les minéraux tendres et fragiles (gypse, calcite, fluorite...), les pointes de cristaux de quartz ou les arêtes des cubes de pyrite...

De même, un cristal poli (entièrement ou seulement sur quelques faces) est davantage considéré comme un objet de décoration plutôt qu'un échantillon de collection. Cela dit, les tranches polies de malachite, d'agate ou de bois silicifié restent des "classiques" dans une collection. Il faut alors rechercher un graphisme original.

la couleur et la brillance :

un minéral d'une couleur bien affirmée est plus onéreux que les minéraux incolores ou noirs. Une belle couleur naturelle qui s'accompagne d'un bel éclat, c'est à dire la brillance, voire la  transparence pour les gemmes, augmente considérablement la valeur du specimen.

Il faut toutefois faire attention aux minéraux teintés artificiellement : tranche d'agate rose-fushia, amethyste chauffée pour obtenir une "citrine" orange, quartz irradié pour obtenir une couleur marron foncé...

la présentation générale :

c'est sans doute le critère le plus subjectif mais qui est essentiel. Un échantillon bien équilibré dans sa forme et dans la disposition des cristaux et qui présente une esthétique générale évidente va être le plus cher... et aussi le plus rapidement vendu. Ci-dessous, deux exemples avec 2 échantillons de "fluorite et calcite" et 2 échantillons de quartz. A chaque fois, l'échantillon de gauche a une présentation quelconque tandis que celui de droite est naturellement bien "présenté" et met en valeur les cristaux.

la provenance précise :

l'étiquette qui accompagne un échantillon ne fait pas tout mais une collection bien documentée, avec a minima le nom des espèces présentes sur l'échantillon, le pays et idéalement le gisement précis, permet de bien valoriser les spécimens. La tenue d'un inventaire rigoureux (sur un cahier, sur colleconline...) est essentielle pour pouvoir progresser dans sa collection et, peut-être, faire des échanges ultérieurement.