faux minéraux, gros montages et petits arrangements
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Comme tous les objets de collection, les minéraux n'échappent pas aux vendeurs indélicats qui au mieux essayent de "magnifier" un minéral ou une association de minéraux, au pire fabriquent en laboratoire des imitations de la nature, plus ou moins grossières.
les souvenirs de vacances :
géodes trafiquées, quartz "aura" avec un traitement de surface, cristaux trempés dans de la teinture... Ces objets artisanaux ne sont généralement pas bien chers mais ne sont pas des minéraux de collection.
De gauche à droite : terre cuite avec cubes de galène collés sur des fils de fer, geode de quartz incolore teintée, quartz vernis (vaporisation de titane).
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le technicolor pour minéraux :
au-delà de la teinture ou du classique chauffage d'amethyste pour obtenir une couleur orange, une nouvelle vague déferle : les minéraux irradiés. Ce traitement de choc dépasse désormais les seuls quartz fumés de l'Arkansas ou de Roumanie. Les quartz chinois ou parfois brésiliens adoptent fréquemment la couleur "jaune citron" et sont polis pour briller en salon... de minéralogie ou de lithothérapie. Et les traitements concernent également les gemmes (minéraux qui peuvent être taillés et utilisés en joaillerie).
Si ces belles couleurs peuvent exister à l'état naturel, elles restent très rares. Le "trucage" permet d'inonder le marché de ces "topazes bleues", "turquoises" et "lemon quartz"...
De gauche à droite : citrine (amethyste chauffée), "lemon quartz" (quartz irradié et chauffé), magnésie teintée pour imiter la turquoise.
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les petits et grands collages :
Il est tentant de recoller un cristal qui s'est cassé au moment de l'extraction ou lors du transport. Les collectionneurs américains n'ont d'ailleurs pas d'aversion pour ces échantillons entièrement naturels mais qui ont subi un petit dégât. Dans ce cas, on doit apposer la mention "repaired" (réparé) . C'est notamment souvent le cas des amazonites du Colarado dont les beaux cristaux vert-turquoise se détachent de la gangue et sont repositionnés tels quels avec un peu de résine ou encore des cubes de pyrite d'Espagne qui sont replacés sur leur gangue.
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A contrario, des "faux" sont parfois constitués d'assemblages de cristaux plus ou moins naturels pour créer des associations audacieuses . La création n'a pas de limite...
A gauche, cristaux de quartz irradiés pour obtenir la couleur jaune "lemon", octaèdre de fluorite obtenu par clivage (non naturel) et poussière de pyrite pour cacher la colle à la base du spécimen.
A droite, 2 cristaux de quartz teintés (façon "citrine") et collés sur une plaque de quartz teintée en vert clair.
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les mineraux de synthèse :
d'autres échantillons relèvent plutôt de l'industrie et du travail en laboratoire. Grands cristaux bien développés et couleurs vives sont accompagnés de noms plus ou moins trompeurs pour attirer le néophyte. Ils "poussent" sur une gangue naturelle ou sont directement détachés de leur étuve.
De gauche à droite : Arcanite, Bismuth, Alunite
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les résidus de fonderie tombés du ciel :
enfin, des "météorites" sont proposées à la vente sur de nombreux sites d'annonces et même dans des salons "multi-collections", avec ou sans "certificat d'authenticité".
La masse de ces objets à vendre doit dépasser le poids de toutes les météorites connues qui sont tombées sur cette Terre !
Bien souvent, ce sont des résidus de fonderie chauffés et patinés. Des montages plus sophistiqués avec résine et métaux polis sont également en vente, mimant les pallasites.
Une véritable météorite est un objet rare, qu'il ne faut acheter que chez un marchand connu et reconnu, même si le prix reflète alors la véritable valeur de ces corps célestes.
De gauche à droite ; résidus de fonderie (1 et 2), boule de marcasite (pyrite naturelle) (3), fausse pallasite (4 et 5)
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