La théorie des couleurs - Trouver des schémas de couleurs harmonieux pour vos figurines
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Cet article peut vous sembler complexe à la première lecture, devrait vous faire prendre conscience que la peinture de figurines ne se limite pas à poser des aplats de couleur ou à faire un joli dégradé.
C’est aussi une affaire d’ambiance, de personnalité, de vie. Et tout cela passe par le choix des couleurs !
1. Généralités, comment aborder la couleur ?
L’observation est une clef primordiale pour le peintre. Si on vous demande "de quelle couleur est la mer ?" Vous répondrez très probablement "bleu, c’est une évidence" ! Pourtant en regardant attentivement, je vais voir effectivement du bleu, mais aussi du blanc et en fonction de la journée, elle sera légèrement verte.
Observez autour de vous, les métaux, les tissus, les fourrures, les cuirs… Cela paraît tout simple et pourtant on se demande souvent comment peindre ces matériaux sur nos figurines alors qu'on passe quotidiennement devant des tonnes d'exemples et de sources d'inspiration sans même les voir. Faites donc un petit effort d’observation et d’analyse et vous vous ouvrirez à un univers coloré inépuisable.
Maintenant, on va pouvoir passer à la théorie pure.
2. Définition d’une couleur
Chaque couleur est définie par trois informations primordiales : sa teinte, sa clarté (ou valeur) et sa saturation.
La teinte est la notion la plus facile à comprendre. Nous nous demandons par là si cette couleur est plutôt verte, rouge, orange, etc.
La clarté est aussi plutôt simple à comprendre. Nous nous demanderons si la couleur est plutôt claire ou plutôt foncée.
Avec ces deux données nous avons déjà pas mal d’informations : nous savons par exemple que nous regardons un rouge foncé ou un bleu clair. Mais il nous manque encore une information pour accéder à toute l’étendue de la gamme des couleurs : la saturation.
La saturation est le concept le plus dur à comprendre. Une couleur saturée est une couleur “vive” alors qu’une couleur désaturée est une couleur “terne”, qui se rapproche du gris.
Nous verrons plus loin qu’il est crucial de savoir utiliser le concept de saturation pour créer des harmonies colorées ou pour ombrer une couleur par exemple. On peut désaturer une couleur que l’on trouve trop vive de trois façons :
1. En la mélangeant avec du noir ou du blanc (mais attention, cela fait aussi varier sa clarté !) ;
2. En la mélangeant avec du gris de même clarté ;
3. En la mélangeant avec sa couleur complémentaire (voir plus loin).
3. Le cercle chromatique
Le cercle chromatique est un outil indispensable pour comprendre le fonctionnement des mélanges de couleurs et leur association.
Pour composer un cercle chromatique, on pose tout d’abord les couleurs primaires. Les couleurs primaires sont les couleurs que l’on ne peut pas obtenir par mélange et à partir desquelles on peut obtenir toutes les autres couleurs. Elles sont trois : le jaune primaire, le bleu cyan et le rouge magenta.
On dispose ensuite chaque couleur secondaire à côté des deux couleurs primaires à partir desquelles elles ont été obtenues. Les couleurs secondaires sont les couleurs composées par mélange de deux primaires. Elles sont trois : le orange (mélange de jaune et de rouge), le violet (mélange de rouge et de bleu), et le vert (mélange de bleu et de jaune).
Nous avons donc maintenant un outil permettant de comprendre comment obtenir toutes les couleurs, mais aussi de distinguer les couleurs froides, les couleurs chaudes et les couleurs complémentaires. Nous différencions les couleurs froides et chaudes en coupant en deux notre cercle. La moitié allant de vert à violet nous montre les couleurs froides. La moitié allant de rouge à jaune nous montre les couleurs chaudes. Le vert est une couleur classée dans les couleurs froides mais on appelle souvent un vert tirant vers le jaune "un vert chaud" et un vert tirant vers le bleu "un vert froid".
Le cercle chromatique permet enfin de reconnaître en un coup d’œil deux couleurs complémentaires. Deux couleurs complémentaires sont deux couleurs opposées sur le cercle chromatique. Par exemple, le rouge et le vert ou le bleu et le orange. La notion de couleur complémentaire est très importante. Comme nous l’avons vu plus haut, nous pouvons nous en servir pour désaturer les couleurs, ou comme nous le verrons plus bas, pour ombrer une couleur ou encore pour gérer un contraste coloré sur notre pièce.
4. Les 7 principaux contrastes colorés
Voici une définition du mot contraste : Le contraste est une propriété visuelle qui permet de distinguer, dans une image, deux régions distinctes. Par exemple, dans une image en noir et blanc, un contraste fort est présent quand on a dans la même image des noirs très profonds et des blancs très éclatants. En revanche, on parle d’un contraste faible quand l’image est entièrement composée de gris très proches les uns des autres.
En peinture, on compte 7 contrastes colorés, donc 7 manières d’obtenir un visuel fort et marquant sur votre figurine. Toutefois, certains de ces contrastes peuvent donner des effets plutôt violents voire bariolés. A ces effets, nous préférerons donc souvent des effets de contrastes plus subtiles.
- Contraste de la couleur pure en soi :
un contraste très violent est obtenu en utilisant des couleurs pures (à saturation maximale) côte à côte. Le contraste est encore plus marquant lorsqu'on associe des couleurs primaires saturées sur une même figurine. Je pense que c’est un contraste à éviter le plus possible en raison du résultat bigarré obtenu !
- Contraste de clair obscur :
consiste à jouer sur la différence entre des zones très sombres et d’autres très claires. C'est une bonne façon d’amener du contraste dans votre pièce en jouant par exemple avec des ombres très profondes et des lumières très claires ou avec des zones de clartés différentes (peau claire et vêtements foncés par exemple).
- Contraste simultané :
lorsqu’on pose un gris à côté d’une couleur saturée, ce gris paraît être légèrement teinté de la complémentaire de cette couleur. Ce qui signifie que si on place un rouge à côté d’un gris neutre, il semblera froid, un peu verdâtre. De la même façon une couleur froide paraît plus froide posée à côté d’une couleur chaude et inversement (voir contraste “chaud/froid”).
- Contraste chaud/froid :
la juxtaposition de couleurs chaudes et de couleurs froides crée un contraste fort. Intéressant, mais difficile à utiliser en gardant une harmonie de couleurs.
- Contraste de qualité :
une très bonne façon de faire ressortir des éléments particuliers sur sa figurine ou d’harmoniser certaine couleurs, le contraste de qualité consiste à juxtaposer des couleurs saturées et des couleurs désaturées. Ce contraste fonctionne seulement si les couleurs désaturées prédominent largement.
- Contraste de complémentaires :
l’utilisation de couleurs complémentaires dans le même schéma crée un contraste très violent (rouge/vert ou jaune/violet par exemple) assez difficile à maîtriser et à harmoniser. Bien utilisé, ce contraste peut cependant donner une richesse et une profondeur inattendues à vos figurines. Il faut pour cela gérer avec précaution la saturation de votre peinture et l’étendue des surfaces occupées par les complémentaires.
- Contraste de quantité :
incontournable, à utiliser en combinaison avec certains autres contrastes, comme le contraste de complémentaire, de chaud/froid ou de qualité. Il consiste à opposer de grandes surfaces peintes d’une couleur, d’une température ou d’une saturation donnée à de petites surfaces peintes d’une couleur très différente.
Tout cela peut vous sembler assez abstrait et complexe, voyons donc ensemble comment mettre en pratique toutes ces notions pour peindre vos figurines de jeu ou de concours.
5. Mise en pratique de la théorie sur vos figurines
Avant de vous saisir de vos pinceaux, il est important de bien observer votre figurine et de lui trouver un caractère, une ambiance... Quelle personnalité a ce personnage pour vous ? Où évolue t’il ? Qu’est-il en train de faire ? Quelle heure est-il ? Le temps est-il couvert, clair ? Tout ceci doit transparaître par deux choses : le choix des couleurs et le socle.
Si vous n’êtes pas sûr de vous, vous pouvez utiliser une "recette" qui fonctionne plutôt bien : définissez une couleur principale pour votre figurine. C’est de cette couleur que seront les plus larges surfaces, ce sera la teinte dominante. Associez-lui ensuite une autre couleur, qui n’est pas sa complémentaire et qui s’harmonise bien avec elle. Vous l’utiliserez pour des zones moins larges. Enfin, trouvez une troisième couleur, qui peut être une complémentaire des deux précédentes, et qui peut être très saturée ou former un contraste fort avec les deux précédentes.
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6. Conclusion
Je vous conseille d'essayer d'intégrer toutes ces théories petit à petit en relisant fréquemment cet article. Forgez-vous votre idée de la couleur progressivement en vous entrainant, en tâtonnant avec les différents contrastes, et les couleurs.
Une fois encore, faites vous plaisir en peignant, créez votre propre style et amusez vous !
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