Espagne

« Al borde de la Confesion »

80 x 80 x 4 cm

Peinture à l'huile - 2019

Cette toile provient d'une photo prise par ma fille Inès lors d'un séjour à Leon, capitale administrative de la Castille y Leon en août 2018. Lors d'une visite à la cathédral Santa Maria, un vieil homme s'est assis à l'entrée, sur les bancs en pierre. Je suis particulièrement fier de son cliché qui montre combien sa jeunesse sait déjà poser les yeux sur la puissante sensibilité du Monde. Combien est il important de voir et de prendre conscience de son espace.

« Al borde de la confesion » signifie : « Au bord de la confession ».

La saturation des teintes et de la lumière mettent en exergue l'accablement flagrant du personnage, comme happé par une irrésistible tentation de plonger. Il y a dans cette vue, d'une part la fatigue de la vie de l'homme et d'autre part, tous les choix kafkaïens auxquels nous sommes amenés à prendre. Malgré cela, la vivacité des couleurs se veut être optimiste. D'autres hommes s'assiéront, pèseront le pour et le contre et feront leur choix. Ce mur d'ocre contient maintes oriflammes, lions cabrés et murailles, symboliques de l'épopée médiévale guerrière. Sur le banc est posée une bouteille d'eau, liquide baptismal. Sur la gauche du vieil homme dans une arcade se distingue un feu d'ocre, de jaune gris et d'orange. Ces flammes symbolisent la colère et le combat. Les teintes de violets et de verts m'ont rappelé les Nymphéas quand la vague aveuglante de la lumière menace de ses irréversibles conséquences.

J'avoue ce clin d’œil à l'un de mes influents : le Maître Claude Monet. Fatalisme ou spontanéité du subconscient, bouleversé par les teintes majoritaires des ocres, ces jaunes m'ont obligé. Soumis à ma condition de petite main que je revendique, cet homme représente un père, un aîné fatigué, éreinté. Toujours dans le style déchiré de mes traits, j'ai souhaité immortaliser l'anonyme confessé de Santa Maria. Je dédie cette réflexion picturale à nos aïeux, aux racines de l'humanité dont nous sommes les fruits.