Antigone Doson

Antigone III Doson est l'un des nombreux petit-fils de Démétrios Poliorcète. En 229, il est désigné tuteur du jeune Philippe V. Il portera le titre royal à partir de 227. Mort en 221, il laisse un royaume de Macédoine raffermi après les crises successorales et les différentes interventions et invasions liées aux guerres des Epigones.

Ce monnayage s'avère incontestablement l'un des plus beau type de la période hellénistique. A l'avers un portrait magistral de Poséidon tandis que le revers présente un Apollon très juvénile assis sur une proue de trière. C'est un monnayage commémorant la victoire d'Andros en 227 sur la flotte ptolémaïque et rhodienne. C'est aussi l'année où Antigone prend le titre royal (tout en faisant de son pupille, héritier légitime, son successeur en titre). C'est donc en plus d'un monnayage de célébration, un monnayage d'inauguration régalienne. D'où sans doute un choix scrupuleux pour ces types. 

Au revers, la proue est magnifiquement détaillée avec son éperon de bronze dont on retrouve un exemplaire bien conservé qui démontre la précision et le souci de réalisme du graveur (photo 5).

Le portrait de Poséidon vient ouvrir, une nouvelle fois, le débat sur l'assimilation du visage divin avec celui du roi. Un très remarquable et rarissime bronze grec daté du règne d'Antigone nous présente les traits d'un homme barbu. Cet artefact exceptionnel est conservé actuellement au Museum Fine Arts de Boston. Le port du diadème (ici le modèle de métal, et non en tissu) désigne forcément un roi. En toute logique nous avons ici un portrait d'Antigone Doson.

La comparaison avec le portrait du Poséidon sur la monnaie permet de révéler les très fortes analogies. Le jeu des mèches autour de la nuque sont quasiment identiques, de même que les petites mèches au dessus du front. Seul le nez semble différent. Mais sur d'autres exemplaires de notre monnaies, on retrouve précisément ce nez plus mince et bosselé du bronze de Boston.

Comme Philippe II avant lui, et sans doute Alexandre le Grand, plutôt qu'un portrait "direct", Antigone III a joué sur une ressemblance physique avec la divinité. subtile cette assimilation, qui devait être claire pour ses contemporains, lui permet de sous-entendre la filiation, ou à tout le moins l'essence, divine.

Pour conclure, notons la qualité de la figuration typiquement hellénistique. Loin d'être idéalement parfaits, les 2 portraits (monnaie et bronze) s'attachent à indiquer une psychologie du pouvoir - divin et royal - où on devine le poids du pouvoir.

Collezione : Macédoine et Thrace