Médaille commémorative Interalliée de la Victoire

C’est par la loi du 20 juillet 1922 que la France officialise cette décoration voulue par toutes les nations  alliées victorieuses de la Grande Guerre. Elle est aussi dite “médaille de la Victoire”.

Le ruban est identique pour les 15 pays. Le module est en bronze de 36 mn et pour chaque nation doit être représenté le symbole de la Victoire avec dans la langue du pays l’inscription obligatoire “Grande Guerre pour la Civilisation”.

La décoration est attribuée sans condition de séjour pour :

• les militaires, infirmiers et infirmières civils qui ont reçu la Croix de Guerre 1914-1918 ou qui ont été évacué pour blessures de guerre ainsi que ceux et celles qui avaient fait parti des unités énumérées dans l’instruction ministérielle du 7 octobre 1922 , ont été évacués pour maladies contractées ou blessures reçues en service
• les engagés volontaires dits “spéciaux” qui ayant servi dans la zone des armées ont été réformés pour blessures reçues en service
• les jeunes gens de la classe 1919 et ceux rattachés à cette classe qui ont été envoyés en renfort, avant l'armistice, dans des unités énumérées   à l’instruction ministérielle citée supra
• les militaires prisonniers de (sauf décision contraire de l’autorité militaire)les alsaciens et lorrains engagés volontaires qui ont appartenu pendant une durée quelconque à une unité combattante et à ceux qui peuvent justifier de leur désertion des rangs allemands même si, par la suite ils n’ont pas été intégrés à une unité combattante française
• les militaires, les infirmiers et infirmières civils qui ont été tués à l’ennemi  ou qui sont morts des suites de blessures de guerre ou ceux qui conformément à l’instruction ministérielle de 1922 sont morts de maladies contractées ou blessures reçues en service

Sont éligibles, sous réserve de 3 mois de présence consécutifs ou non entre le 2 août 1914 et le 11 novembre 1918 :

• tous les militaires affectés à l’un des services ou unités énumérés dans l’instruction ministérielle de référence ayant servi dans la zone des théâtres du Nord et du Nord-Est ou dans la zone d’opération des théâtres extérieurs
• les infirmiers et infirmières civiles ayant servi dans une des unités de l’instruction ministérielle de 1922, seulement pour les périodes durant lesquelles ces formations ont pu s’acquérir des titres à la médaille
• les étrangers militaires et civils qui n’ont pas pu acquérir de droit à la médaille dans leur pays d’origine mais ayant servi directement sous les ordres du commandement français dans les unités et formations énumérées dans l’instruction ministérielle de 1922 et sous les mêmes conditions que les militaires français à condition d’avoir l’autorisation de leur gouvernement
• les maréchaux et les officiers généraux ayant commandé au moins trois mois ayant commandé une unité même supérieur au corps d’armée 

Le temps passé dans les lignes ennemies par le personnel militaire du service de santé tombé aux mains de l’ennemi en assurant ses fonctions près des blessés, compte dans le délai de trois mois exigé.

Sont éligibles, sous condition de 18 mois de présence consécutive ou non, entre le 2 août 1914 et le 11 novembre 1918, dans la zone des théâtres du Nord et du Nord-Est ou dans la zone des théâtres des opérations extérieures (T.O.E.)  pour :

• les militaires relevant du commandement des armées ou des T.O.E. ainsi que les agents mobilisés des Chemins de Fer de campagne ainsi que le personnel militarisé du service de la télégraphie militaire de deuxième ligne
• les militaires qui ont relevé du commandement des régions situées dans la zone des théâtres du Nord et du Nord-Est et seulement pour les périodes durant lesquelles ces régions ont appartenu aux dites zones ainsi que les infirmiers et infirmières civils dans les mêmes conditions que les militaires
• les étrangers, militaires et civils, qui n’ont pas acquis de droit pour cette médaille dans leur pays d’origine mais qui ont servi directement sous les ordres du commandement français dans les conditions prévues par les militaires français, peuvent recevoir cette médaille sous réserve d’avoir obtenu l’approbation de leur gouvernement

Le modèle officiel est l'œuvre du graveur Pierre Alexandre MORLON. Il a été principalement fabriqué par la Monnaie de Paris.

Sur l’avers figure une victoire ailée, en pied et de face, tenant en main droite un rameau d’olivier et en main gauche une couronne de laurier. Sur le revers on peut lire les initiales R.F. et l’inscription “LA GRANDE GVERRE POUR LA CIVILISATION 1914-1918.

Le ruban est aux couleurs de deux arcs en ciel juxtaposés au centre par le rouge.

La médaille a été proposée à la vente début août 1923. Le nombre d’exemplaires est d’environ 6 170 000 millions.

Il existe plusieurs modèles de cette médaille de fabrications non officielles :

• modèle PAUTOT-MATTEÏ de la maison DELALANDE créé en juin 1921 pour répondre aux clients qui ne voulaient pas attendre la sortie du modèle officiel
• modèle CHARLES de la maison CHOBILLON qui s’est aussi retrouvé sur le marché pour palier à l’absence d’un modèle officiel
• modèle de DUBOIS (n'est mentionné que sur le site France-Phaléristique et sans information)
• il existe un modèle sans signature mentionné dans le guide des ordres, décorations et médailles militaires 1814-1963 par André Souyris-Rolland

Collezione : FRANCE - PREMIERE GUERRE MONDIALE