Marie-Anne Reibel

Responsable et animatrice de chorales, née à Rosheim le 25 août 1915 elle décède à Strasbourg le 6 juillet 1991. Elle est la fille de Victor Reibel, maître serrurier, artisan en ferronnerie, et de Stéphanie Weil qui tenait un commerce de quincaillerie, hérité de son père Édouard Weil.  Elle est restée célibataire.

Fondatrice, directrice et animatrice de la branche alsacienne du Mouvement de Chant Choral « À Cœur Joie ».

Elle fait ses études primaires à Rosheim, secondaires à Saint-Brieuc, puis supérieures à la faculté des Lettres de Strasbourg puis à l’Université repliée à Clermont-Ferrand. Après l’armistice de juin 1940, elle retourna à Rosheim dans l’entreprise familiale. Les autorités voulurent l’envoyer enseigner en Allemagne, elle put échapper à cette contrainte en simulant la faiblesse mentale. Après la Libération, elle enseigna successivement les Lettres classiques et la musique à Strasbourg, Sélestat, Obernai, et enfin à Rosheim, au collège Herrade de Landsberg, de 1972 à 1977.

Dès avant 1939, Marie-Anne Reibel avait fait du scoutisme (cheftaine de louveteaux). Pendant la durée de la guerre, elle continua dans le même esprit à réunir, en toute clandestinité, un groupe de jeunes filles de Rosheim. C’est après la guerre, à la suite d’un stage qu’elle fit à Saint-Cloud en 1945 avec le fondateur des Chorales du Scoutisme Français (plus tard, mouvement À Cœur Joie), le compositeur et musicien César Geoffray, que ce dernier, de passage à Strasbourg en août 1946 où il fit chanter des milliers de jeunes devant le Palais Universitaire, lui demanda de fonder une chorale dans cette ville. 

Pendant près de 40 ans, Marie-Anne Reibel se dépensa sans compter pour le développement de la musique et du chant choral dans sa région. Elle assuma, en particulier, durant 20 ans la responsabilité et la direction de la région Est au sein de À Cœur Joie, région qui s’étendait de Metz à Besançon et de Strasbourg aux Vosges et au-delà. Elle y organisa des rassemblements régionaux regroupant toutes les chorales et des réunions de travail pour les chefs de chœur. Elle mit sur pied des stages et des sessions de formation pour ces derniers ainsi que de perfectionnement pour les choristes.

Il faut noter que Marie-Anne Reibel assura, à elle seule, tout le travail de secrétariat et de trésorerie de la région et des stages, où elle s’occupait d’une partie de l’instruction musicale, en plus de toute l’organisation pratique. Dans ces stages, elle sut accueillir des instructeurs de qualité et les stagiaires ont ainsi eu la chance de bénéficier, à plusieurs reprises, de l’enseignement de César Geoffray lui-même. Sur le plan académique, avec l’appui de l’inspecteur Gaston Mayeur, elle organisa d’autres stages de formation de direction pour les instituteurs, contribuant ainsi à l’essor de nombreuses chorales scolaires. Développant, parallèlement, l’animation des chorales rurales, elle a fondé en juillet 1952 et dirigea elle-même jusqu’en 1985 une chorale d’adultes, à Rosheim, qui prendra le nom de « Césarion ».

Sur le plan national, Marie-Anne Reibel fut instructrice nationale du Mouvement A.C.J. et fit partie, dès l’origine, du conseil d’administration de ce mouvement. Elle participa, de nombreuses fois, à l’organisation matérielle des « Choralies » de Vaison-la-Romaine. Amie personnelle de César Geoffray, avec qui elle échangeait une correspondance suivie, elle fut faite par lui « Témoin Majeur de l’Ordre Musical À Cœur Joie », distinction qui ne fut décernée qu’une dizaine de fois par le fondateur du mouvement aux personnalités les plus éminentes.

Mais les activités de M.-A. Reibel ne se limitaient pas à À Cœur Joie. Elle fut aussi, aux côtés de Jules Keller, membre fondateur et animatrice éclairée de l’association Les Amis de Rosheim, avec ses conférences et surtout ses concerts dont celui, dit de l’Ascension, à l’église romane Saints-Pierre-et-Paul de sa ville.

Tout ce dynamisme hors pair fut brutalement interrompu, le 10 février 1985, par une attaque cérébrale qui nécessita une longue hospitalisation et dont elle ne se remit que très partiellement. Elle nous a définitivement quitté le 6 juillet 1991.

En savoir plus : Hommage à Marie-Anne Reibel à l'occasion du centenaire de sa naissance.