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1 Réal frappé à Grenade.
26mm
3.2g
Titulature avers : [FERN]AND[VS° ET°] ELISA
Description avers : Écu couronné, écartelé, aux 1 et 4 contre-écartelé en a et d de Castille, en b et c de Léon ; aux 2 et 3 mi-parti d'Aragon et de Sicile ; enté en pointe de Grenade ; l’écu est accosté à droite de la lettre d’atelier G et à gauche d’un R.
Traduction avers : (Ferdinand et Isabelle).
Titulature revers : + REX° ET° REGINA CAST LEGiION A.
Description revers : Joug et faisceau de six flèches.
Traduction revers : (roi et reine de Castille et Léon).
Les ttulatures sont des abréviations de FERNANDUS ET ELISABET DEI GRACIA REX ET REGINA CASTELLE LEGIONIS ARAGONUN SICILE GRANATE
Réf Calico 331
Historique
Ferdinand est le fils de Jean II, roi d'Aragon et de Navarre et de Jeanne, fille de Frédéric Henriquez. En 1479, à la mort de son père, il hérita de l'Aragon. Son union avec Isabelle, reine de Castille, fut à l'origine de l'unification des deux plus grands royaumes d'Espagne engagés dans la croisade contre les Maures. Dès 1482, Ferdinand et Isabelle s'en prirent à Grenade, le dernier état islamique d'Espagne, qui tomba dix ans plus tard en 1492. Leur règne fut marqué par l'Inquisition, instituée en 1478. En 1492 de nombreux juifs et musulmans furent expulsés. De leur union naquit Jeanne qui épousa Philippe le Beau. Isabelle patronna le voyage de Christophe Colomb qui, débarquant aux Bahamas le 12 octobre 1492, marqua les débuts de l'exploitation du Nouveau Monde et de l'expansion du royaume d'Espagne.
(d'après CGB)
Ferdinand II d'Aragon - Ferdinand V de Castille
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Nom : Ferdinand II d’Aragon ; Ferdinand V de Castille
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Surnom : Ferdinand le Catholique
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Dates : 1452 †1516
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Fonction : Roi de Sicile en 1468 ; Roi de Castille en 1474 ; Roi d’Aragon en 1479 ; Roi de Naples en 1504 ; Roi de Navarre en 1512
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Père : Jean II d’Aragon
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Mère : Jeanne Henriquez
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Épouse : 1) en 1469, Isabelle (†1504), fille de Jean II, roi de Castille, héritière de Castille en 1474 ;
2) en 1506, Germaine (†1536), fille de Jean de Foix, vicomte de Narbonne.
Isabelle de Castille - Isabelle la Catholique
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Nom : Isabelle Ière de Castille
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Surnom : Isabelle la Catholique
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Dates : 1451 †1504
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Fonction : princesse des Asturies en 1468, Reine de Castille et Léon en 1469, Reine d’Aragon en 1479, Reine de Grenade en 1492
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Père : Jean II, roi de Castille et Léon
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Mère : Isabelle de Portugal
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Enfants:
Isabelle (1469 †1521), épouse 1) Alphonse, infant de Portugal, 2) Manuel Ier, roi de Portugal ;
Jean (1478 †1497), épouse Marguerite d’Autriche ;
Jeanne Ière (1479 †1555), reine d’Espagne dite Jeanne la Folle, épouse de Philippe, archiduc d’Autriche ;
Marie (1482 †1517), épouse Manuel Ier, roi de Portugal ;
Catherine (1485 †1536), épouse 1) Arthur Tudor, héritier d’Angleterre, 2) Henri VIII Tudor, roi d’Angleterre
Les armoiries:
Après leur mariage, comme souverains de Castille et d’Aragon :
Ecartelé au 1 et 4 de Castille (de gueules au château d’or) et Léon (d’argent au lion de pourpre).
Au 2 et 3 parti d’Aragon (d’or à quatre pals de gueules) et de Sicile (écartelé en sautoir d’Aragon et de Hohenstaufen (d’argent à l’aigle de sable).
Au pied chapé d’argent à la grenade de gueules tigée de sinople (après 1492).
Un faisceau de flèches liées par un lac (cf "lacet"):
Cette célèbre devise d’Isabelle la Catholique, très fréquemment figurée sur des monuments, des manuscrits, des monnaies, a finalement curieusement peu intéressé les spécialistes. Souvent pensée comme un symbole d’union conjugale, appliqué au mariage de la reine en 1469, elle ne semble pourtant dater que de la période de la conquête du royaume de Grenade. Un don de la reine à la cathédrale de Compostelle en 1482 mentionne pour la première fois un cierge orné « con mi divisa, que se once flechas atadas por medio ».
Les lectures symboliques de cette devise sont multiples. Symbole d’union et de force, elle pourrait évoquer le rassemblement autour d’Isabelle la Catholique des royaumes espagnols ou de sa noblesse. Le nombre de flèches, relativement instable mais fréquemment entre neuf et onze pourrait encore renvoyer aux lettres du prénom de son époux : Fernandus ou Ferdinandus. Cette devise semble encore fonctionner en association avec celle du joug et du mot TANTO MONTA – « du pareil au même ». Ces figures sont en effet fréquemment associées dans l’emblématique royale et les circonvolutions du lac des flèches fait pendant aux courroies du joug et au nœud rompu. La première lecture possible est une allégorie courtoise par l’union des devises et l’évocation des initiales royales : le Y d’Isabelle dans le Yugo et le F de Ferdinand des les Flechas. Ces deux figurent supportent encore un même message alliant l’autorité à la magnanimité que les emblématistes du XVIe siècle traduisent par l’idée de la fin – la soumission symbolisée par le joug - qui justifie les moyens – la rigueur et la force symbolisées par les flèches ou encore l’abaissement des superbes et l’élévation des humbles. Ces discours s’appliquent en effet à la politique des rois catholiques depuis la soumission des nobles rebelles en 1474 jusqu’à la conquête de Grenade.
Plusieurs des enfants des rois Catholiques reprendront cette devise du faisceau de flèches réactualisé au XXe siècle par le général Franco.
Le nœud gordien associé à un joug d’attelage avec ses courroies dénouées
Cette devise, souvent associée au joug d’attelage, fait évidemment allusion à l’épisode du roman d’Alexandre quant ce dernier fut soumis au dilemme du nœud gordien posé sur le timon du char du roi Midas, fils de Gordias, et symbole du pouvoir en Phrygie. Alexandre trancha alors ce nœud inextricable pour s’ouvrir les portes de l’Asie. Les courroies dénouées du joug constituent en réalité le prolongement de ce nœud. Leur figuration supporte sans doute l’idée du nœud défait même quand celui-ci n’est plus visible.
L’interprétation du nœud gordien est liée à celle du joug. Associée au faisceau de flèches d’Isabelle la Catholique et à la grenade, cette devise se retrouve sur de nombreux supports. Elle pourrait évoquer de façon phonétique les initiales des prénoms des souverains, le joug, yugo, le Y d’Ysabelle, et les flèches, flechas, le F de Ferdinand. Associés aux courroies d’attelage, le joug et les flèches portent peut-être un message politique, presque un rébus : la fin (Guider le royaume comme les courroies servent à Guider l’attelage) justifie les moyens (le joug du labeur et de la servitude ou la flèche du châtiment). Ajoutées à la grenade, ces devises et ce mot indiquent bien à qui s’adresse ce programme politique : les Maures du royaume de Grenade qui tombera en 1492. Le joug, associé au mot que l’on pourrait traduire « c’est tout un », peut encore évoquer la réunion de la Castille et de l’Aragon et le mariage de Ferdinand et d’Isabelle à l’image des deux bœufs unis dans une même tâche. Les courroies, comme les liens qui unissent le faisceau de flèches, recouvrent la même idée d’alliance. Enfin la thématique scripturaire du joug, fréquemment cité dans les paraboles et les métaphores évangéliques, peut également avoir inspiré cette figure.
Le nœud tranché signifie donc que cette union des royaumes dans celle des souverains n’est pas impossible à un roi volontaire, pas plus que la conquête du royaume de Grenade et les sacrifices attendus du chrétien.
( Laurent Hablot , http://base-devise.edel.univ-poitiers.fr )
Collezione : Féodales et royales