Les boîtes à Forçats
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A ne pas confondre les boîtes à Forçats (ou pièce de bagnard) et les boîtes à Secrets.
Ces boites-monnaies en bronze, fabriquées généralement à partir d’un décime de Dupré (ou d'une autre monnaie en bronze), sont rares, et d’une fabrication complexe et soignée pour certaines.
Le décime était alors la seule monnaie de petite valeur suffisamment grande et épaisse pour dissimuler son secret. Car dans les prisons, il était interdit d'avoir des monnaies d'argent ou d'or, celle-ci risquait d'être utilisées pour financer une évasion. Cependant, les monnaies de bronze était autorisée car de valeurs moindre. On pouvait y cacher un fil permettant de couper les barreau à l'intérieur.
Pour un travail soigné, Il fallait généralement deux pièces d’un décime.
Ses boîtes sont décrites par Vigtor Hugo dans son roman les Misérable ce qui à permis de connaitre leurs réelle utilité : Au début du roman, Jean Valjean est au bagne :
"Le malheureux qui aspire à la délivrance trouve moyen, quelquefois sans outils, avec un eustache, avec un vieux couteau, de scier un sou en deux lames minces, de creuser ces deux lames sans toucher aux empreintes monétaires, et de pratiquer un pas de vis sur la tranche du sou de manière à faire adhérer les lames de nouveau. Cela se visse et se dévisse à volonté ; c'est une boîte. Dans cette boîte, on cache un ressort de montre, et ce ressort de montre bien manié coupe des manilles de calibre et des barreaux de fer. On croit que ce malheureux forçat ne possède qu'un sou ; point, il possède la liberté. C'est un gros sou de ce genre qui, dans des perquisitions de police ultérieures, fut trouvé ouvert et en deux morceaux dans le bouge sous le grabat près de la fenêtre. On découvrit également une petite scie en acier bleu qui pouvait se cacher dans le gros sou. Il est probable qu'au moment où les bandits fouillèrent le prisonnier, il avait sur lui ce gros sou qu'il réussit à cacher dans sa main, et qu'ensuite, ayant la main droite libre, il le dévissa, et se servit de la scie pour couper les cordes qui l'attachaient, ce qui expliquerait le bruit léger et les mouvements imperceptibles que Marius avait remarqués."
SOURCES :
- Les misérables - Victor Hugo - Paris 1862
- Collections – Les boîtes de forcat - Laurent Nesly - 4 Janvier 2020 - WikiCollection
- Pièce de bagnard et pièce à secret - HorizonFr - Les valeurs des monnaies - La passion numismate
- L'Anecdote Numismatique n°3 : Les boîtes de forçats de NumisHist-Horacc - 11 Avril 2021