4- L'atelier monétaire de Montélimar (1426-1540)
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Repères chronologiques des maîtres particuliers de la Monnaie de Montélimar (Dauphiné), de Charles VII à François Ier.
La création d'un atelier monétaire à Montélimar est ordonné le 09 juillet 14261, en remplacement de celui de Mirabel qui ne fonctionnait plus guère à cette époque. Il en reprend le différent, le point ou annelet sous la troisième lettre des légendes.
1427-1443: Jame LIONET (parfois Jacques LIONEL)- Le gouverneur du Dauphiné lui afferme l'atelier par lettres du 09 avril 1427, pour la durée du pied actuel, et, en cas de mutation, pour toute l'année commençant à la première délivrance de la nouvelle monnaie2. Sous sa maîtrise sont ordonnées des monnaies typiquement delphinales (gros au dauphin, quarts de gros, liards, petits blancs, viennois...) et les types émis ailleurs dans le Royaume (écus vieux et neufs, royaux, blancs, petits blancs, doubles et deniers tournois...), dont certains restent à retrouver.
Exemples de monnaies royales frappées à Montélimar durant la maîtrise de Jame Lionet: royal d'or (à noter le drapé caractéristique de la tunique du Roi), blanc aux lis accotés et écu neuf (à noter les petits lis couronnés, qui accostent l'écu, caractéristiques des écus neufs delphinaux). Pas de différent répertorié.
© Alde © Patrick Guillard © Cgb
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1444-1447: François EFFREAT - Essayeur depuis 1427, il remplace Jame Lionet, qui devient lui-même essayeur: "il est assavoir que pour la différence de Jame Lionet qui estoit par avant maistre, ledit François a pris pour différence ung poinclet entre la croix et la première lettre" (mars 1444)3. Monnaies ouvrées: écus d'or, blancs, oboles et quart de gros delphinal.
Coll. perso © Cgb
Monnaies frappées entre mars 1444 et août 1445
Durant sa maîtrise, Charles VII ordonne (12 août 1445)4 que "doresnavant ne serait plus faicte ne forgée monnoye d'or ne argent à ses noms et armes oudit pays de Daulphiné, pour quelque cause ou occasion que ce fût." On forgera à partir de cette date des monnaies aux nom et armes du Dauphin Louis, avec LVDOVICVS DALPh'S VIENENSIS, qui auront cours en Dauphiné et en France: écu d'or, demi-écu d'or (vraisemblablement non frappé), blanc et petit blanc (cf Duplessy, Féodales n° 2512-2519).
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1448-1450: Bérenger BAUDOIN5 - Pas de différent répertorié; l'atelier semble avoir chômé durant sa maîtrise.
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1451-1455: Gilet GUERRE6 - Egalement maître de l'atelier de Romans, il fait ouvrer pour le dauphin Louis, des écus d'or, blancs, gros, liards, oboles. Pas de différent réportorié.
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1456-1463: Jame LIONET (2ème maîtrise) - On peut raisonnablement lui attribuer ce différent, le L (de KAROLVS) entre deux points7:
On retrouve ce différent sur quelques monnaies delphinales au nom Louis, et c'est le L de LVDOVICVS qui est entre deux points:
On peut donc supposer que Jame Lionet a repris l'office de maître à Montélimar début 1456, époque où l'on fabriquait encore des monnaies delphinales pour Louis; celui-ci prit la fuite en août 1456, pour échapper au couroux paternel, et Charles VII remit la main sur le Dauphiné. Jame Lionet continua d'apposer sa marque sur les monnaies du Roi, prescrites dès la fin 1456 (écus, demi-écus, blancs, petits blancs, gros de roi).
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Pas de mentions d'activité pour une bonne partie du règne de Louis XI, l'atelier est certainement au chômage.
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1477-1482: Jean JONAT - Décédé courant 1482; les monnaies de Montélimar retrouvées*, pour le règne de Louis XI, sont celles ordonnées après 1475/1476, ce qui semble correspondre à l'inactivité précédent la maîtrise de Jean Jonat. Pas de différent répertorié.
* Blanc aux couronnelles (D550C), blanc au soleil du Dauphiné (D557), double tournois (D562A), et gros de Roi (D548).
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1482/3-1493: Robin (H)EBERT - Différent: un point sous les croisettes initiales, suivant un mandement du 10 juillet 14888: "et pour ce, ledit maistre de lad. monne dud. Monteillimart mectra dores en avant en ensuivant led. mandement de mesd. seigrs les généraux pour la différance au pié de la petite croys ung point clouz". On trouve également un blanc aux couronnelles avec une rose finale entre 4 points.
L'atelier semble chômer de 1490 à 1493.
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1493-1505: Claude FAURE - Nommé par lettres du 14 novembre 14939. Son différent, un F en fin de légende10, évoluera quelque peu:
1493-sept. 1501
sept. 1501- mai 1504: étoile avant F11
Bernardin de ROUILHAS, commis de sept. 1501 à nov. 1502
mai 1504: F entre deux étoiles12
Juillet 1504: "empêché" de bien remplir son office, Claude Faure commet à sa place Thomas BORRELON (qui sera maître de l'atelier de Grenoble) et Robert (ou Blesot) NORMANT13. Leur différent est F entre deux trèfles: 
Début 1506, des contrôles14 sur les productions du maître Claude Faure font apparaître des fautes, notamment sur le différent d'atelier, placé sous la 2ème et 3ème lettre des légendes. Exemples de monnaies avec les 2 points: 
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1506-1507: Charles LAURENT - Nommé le 04 mai 150615, en remplacement de Claude Faure, "lequel pour aucun cas et excès par luy commis et perpetrez a esté déclairé inhabile et incapable de plus le tenir et exercer". Les gardes de l'atelier ont aussi été déclarés "inhabiles". Son différent est un K en fin de légende:
En 1507, il est nommé titulaire. "Sa différence est un K au devant de la croix et ung pied de fleur de lys au dessous du K16 ".
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En novembre 1507, Louis XII ordonne "sous peine de la vie de cesser tout ouvrage jusqu'à nouvel ordre17 ".
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1521-1523: Robert Le NORMAND - L'atelier est de nouveau rétabli, par ordonnance du 18 mars 152118; Robert Le Normant est commis à la maîtrise (frappe d'écus d'or, de douzains et de deniers tournois, d'octobre 1521 à mars 1522). Le 12 mai 1523, le maître, interrogé par Jehan Gaucher auditeur des comptes, "déclaira qu'il n'entendoit plus battre ni faire battre en lad. monnoye, et qu'ilz serchassent ung autre maistre si bon leur sembloit". Il propose de prendre à sa place Pierre MARIN, homme expert et déjà commis à la maîtrise.
Son différent, un R en fin de légende.
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1523-1524: Pierre MARIN - Nommé le 15 décembre 152319, Robert Le Normant devient essayeur.
Son différent, un P en fin de légende: 
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1525-1529: Giraud de LA BAULME - Nommé le 08 janvier 152520, prend possession de l'office en septembre 152721. Démissionne en avril 1528 (démission validée en mai 1529). Plus tard (août 1533), il est condamné à "estre boullu en la place commune acoustumé à faire exécucions en la ville de Montellimard" (condamnation qui fait suite à un procès mené contre lui et les gardes officiant en 1527-1528).
Son différent21, un G en fin de légende: 
Antoine LAMBERT est commis le 01 septembre 1528 (frappe monnaies jusqu'en février 1529). Oeuvre un temps avec le même différent que Giraud de La Baulme, puis est ajouté un monde crucigère initial.
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1529-1534: Michel CALVET - Nommé le 12 mai 1529, en remplacement de Giraud de La Baulme22.
L'atelier fut fermé en février 1530; une supplique de Michel Calvet (17 décembre 153123) en faveur de la réouverture de la Monnaie, qui "a été close pour prétendue forfaiture* des maîtres particuliers des monnoyes du pays de Dauphiné ", alors que lui "ne faisait que d'entrer en sa ferme et bail et n'avait pour ainsi dire rien ouvré ", trouva une réponse positive, et l'atelier réouvrit le 25 février 1532. Il se démet de sa charge au profit de son beau-frère Jacques Foucart.
Son différent, un M en fin de légende: 
* fautes commises lors du paiement de la rançon de 1.200.000 écus au soleil, due par François Ier à Charles Quint pour la libération de ses deux fils prévue dans la paix de Cambrai (03 août 1529); une grande partie de ces écus au soleil, notamment ceux frabriqués en dauphiné, étaient mauvais en titre et en poids.
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1535-1538: Jacques FOUCART - Nommé le 27 novembre 153524 pour neuf ans; a ouvré jusqu'en décembre 1538 (boîtes apportées pour jugement en mai 1539). Il sera maître de l'atelier de Tours dès 1541, avec la même larme finale.
Son différent, une larme en fin de légende: 
(cf Cgb bry_369429); on trouve également un I en fin de légende, qui est certainement un de ses différents: 
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En janvier 1540, on change le système pour différencier les ateliers: les lettres de l'alphabet remplacent les points secrêts; seul Grenoble25 (Z) peut fabriquer des monnaies pour François Ier. Néanmoins, dans les années qui suivent, les trois autres ateliers de Romans, Crémieu et donc Montélimart, réouvrent leurs portes, pour plus ou moins longtemps >> cf FRANCIAE IV (S.Sombart)
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Notes:
1- F. de saulcy, Recueil de documents relatifs à l'histoire des monnaies frappées par les Rois de France, tome III, page 44
2- idem, page 56
3- idem, page 174
4- idem, page 180
5- idem, page 194
6- idem, page 198
7- J.Lafaurie, Les monnaies des Rois de France, Hugues Capet à Louis XII, page 108
8- F. de saulcy, Recueil de documents relatifs à l'histoire des monnaies frappées par les Rois de France, tome III, page 325/6
9- idem, page 371
10- idem, page 382
11- F. de saulcy, Recueil de documents relatifs à l'histoire des monnaies frappées par les Rois de France, tome IV, page 35
12- idem, page 56
13- idem, page 57
14- idem, page 66
15- idem, pages 69 et 71
16- idem, page 76
17- idem, page 85
18- idem, page 184
19- idem, page 210
20- idem, page 216
21- idem, page 231
22- idem, page 254
23- idem, page 274
24- idem, page 304
25- idem, page 341
