Monnaies d'Orléans
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Des origines jusqu'aux Capétiens directs [merci de m'indiquer toute inexactitude dans ce qui suit, en partie tiré des conférences du 26 octobre 2019 de l'Association Numismatique du Centre]
Les premières monnaies frappées à Orléans (alors appelée Cenabum) datent de l'époque gauloise. La région était alors occupée par les Carnutes. En centre-ville actuel d'Orléans, des fouilles menées dans l'îlot de la Charpenterie lors de diverses campagnes entre 1969 et 1990 ont mis au jour un atelier spécialisé dans les métaux cuivreux (datant du IIème siècle avant notre ère). Vu la découverte de flancs monétaires et d'un grand nombre de monnaies, l'hypothèse d'un atelier monétaire à cet endroit a été faite. La production comporte principalement des potins et des bronzes, faisant très souvent figurer un aigle.
Bronze à l'aigle et à la rouelle (vente cgb) A/ tête stylisée à droite, oeil triangulaire R/ aigle debout à droite, ailes déployées, tête à droite, une rouelle à gauche de la tête [Carnutes]
En -52, les Carnutes se soulèvent et massacrent les colons romains. Jules César vient assiéger la ville, la pille et la rase. Ce ne serait que sous l'empereur Aurélien (fin du IIIème siècle) que la ville aurait été refondée et aurait pris son nom actuel. Bref, Orléans n'a pas été un atelier pour monnaies romaines !
Les frappes à Orléans reprennent sous les Mérovingiens. La première monnaie connue est un fabuleux (et unique !) solidus à l'imitation de ceux de Constantinople pour Anastase, frappé a priori sous Clovis et portant en exergue la mention ΛVRIL. La production évolue avec des tremisses portant à l'avers le nom d'Orléans autour d'une tête/buste à droite, et au revers celui du monétaire (trois sont connus : Angulfus, Iaco (Jacobus ?), et Maurinus/Martinus) autour d'une croix ancrée ou latine, aux extrémités éventuellement bouletées.
A/ AVRIANIS (centripète, AV ligaturés, S couchée), buste diadémé à droite stylisé R/ ANGIVLFVS (AN ligaturés), croix ancrée et bouletée (vente cgb) [tremissis, Angulfus monétaire]
Deux tremisses exceptionnels portant le nom du souverain à l'avers et celui d'Orléans au revers existent pour Dagobert Ier ainsi que son fils Clovis II. Le monétaire Maurinus marque la transition vers le denier d'argent.
A/ [MAR]TINVS M[ONET], buste couronné à droite R/ [+AVRILI]ANIS CIV, croix latine bouletée (vente cgb) [denier, Martinus monétaire]
On notera particulièrement quelques deniers, là-aussi exceptionnels, comportant la mention DINΛRIO avec le nom du monétaire à l'avers et le nom d'Orléans au revers (6 des 7 deniers connus comportant cette mention DINΛRIO sont d'Orléans).
A/ +[M]AVRITIVS MO[NET], buste diadémé à droite R/ +DINARIO ΛVRILIΛNIS, croix posée sur un socle (vente CNG) [denier DINARIO, Mauritius monétaire]
La production s'élargit ensuite, avec des oboles unifaces (2 flancs accolés et frappés dans des coins de deniers !), et des deniers d'églises et monastères orléanais.
Au début des Carolingiens, l'atelier d'Orléans frappe avec indication d'atelier quelques rares deniers sous Pépin, Carloman, Charlemagne et Louis le Pieux.
A/ +CΛRLVS REX FR, monogramme carolin R/ +ΛVREILVNIS, croix (vente cgb) [denier Charlemagne]
A/+HLVDOVVICVS IMP ΛVG, buste couronné R/ ΛVRE - [LI - Λ]NIS, porte de ville (exemplaire BNF) [denier Louis le Pieux]
A/ +HLVDOVVICVS IMP, croix R/ AVREL / . / IΛNIS (exemplaire BNF) [denier Louis le Pieux]
Orléans fait ensuite partie de la petite dizaine d'ateliers frappant en grande quantité les deniers au temple à la légende chrétienne, sans mention d'atelier (mais des caractéristiques de style permettent assez facilement d'identifier Orléans : S de XPISTIANA de taille exagérée et I en exposant du L dans RELIGIO principalement).
A/ +HLVDOVVICVS IMP, croix avec 4 besants R/ +XPISTIΛNΛ RELIGIO, temple avec 4 colonnes surmonté d'une croix, chevron au-dessous (vente cgb) [denier Louis le Pieux]
Ensuite, sous Charles le Chauve, Orléans s'affirme comme un atelier principal, faisant partie des 10 ateliers pouvant émettre des deniers GDR selon l'édit de Pîtres (864).
A/ +GRΛTIΛ D-I REX, monogramme carolin R/+ΛVRELIΛNIS CIVITΛS, croix [denier Charles le Chauve]
Sous les derniers Carolingiens, le monnayage d'Orléans est assez disparate et retrouvé en assez faible quantité (comme pour la plupart des ateliers à cette époque). On trouve principalement des monnaies aux noms d'Eudes et Raoul.
Sous les Capétiens, Orléans fait partie intégrante du domaine royal. Le monnayage féodal est quasiment inexistant, à part quelques deniers au nom de Hugues, fils de Robert II.
A/ +D-I DEXTRΛ BE, porte de ville avec H, V, G, O R/+ΛVRELIΛNIS CVITΛ, croix [denier Hugues de France]
Quelques monnaies sont frappées, sous Philippe Ier, Louis VI et Louis VII, toujours avec des portes de ville.
A/ +PHILIPVS X REX D-I, porte de ville avec diverses lettres R/ +ΛVRELIΛNIS CIVITΛ ; croix avec 2 S [denier Philippe I]
Les règnes ultérieurs, favorisant la centralisation, ne font pas apparaître de nom d'atelier. L'existence d'Orléans est tant qu'atelier n'est alors pas très claire.
La production de monnaies clairement identifiables au nom de l'atelier d'Orléans reprend à l'instigation du Dauphin à la fin du règne de Charles VI en 1421 sous la forme de gros dit florette.
[gros dit Florette pour Charles Dauphin au nom de Charles VI]
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