atelier monétaire de Chalon-sur-Saône

l'atelier de Chalon fut créé dès l'époque mérovingienne et la fondation du Royaume de Bourgogne au VIè siècle. pour l'époque il fut très actif tant en types qu'en volumes produits. les monnaies de Chalon, alors ville capitale du royaume à cette époque, ne sont pas les mérovingiennes les plus rares, il en apparaît régulièrement en vente sur les grands sites d'enchères notamment. les deniers d'argent et autres tiers de sou or de Chalon-sur-Saône sont bien connus depuis le XIXè siècle et l'étude de ce monnayage par Ponton d'Amécourt fut publiée avec des planches dessinées, mais fort bien détaillées, et reste, même si une mise à jour serait peut-être nécessaire aujourd'hui, LA référence pour le monnayage mérovingien burgonde de Chalon.

après cette période, l'atelier "somnole". je ne connais que quelques types de deniers carolingiens, entre autre un rarissime denier au nom de Charlemagne, quelques autres au nom de Lothaire et Philippe 1er (1060-1108), qui sans être de très grande rareté restent tous difficiles à trouver. Hugues II duc de Bourgogne (1102-1143) fit frappé à son nom en l'atelier ; de rarissimes deniers au titre de "duc de Bourgogne" d'abord (FDD4-2) puis des deniers et oboles, types plus communs, au titre de "comte de Chalon". l'activité de l'atelier de Chalon ne fut pas prolongée au-delà de son principat, les comtes de Chalon et autres ducs de Bourgogne ayant abandonné cette officine, dont le statut ne sera plus que d'être une succursale, officine secondaire, de Dijon, devenue capitale du duché et cité de plus grande importance désormais.

l'atelier de Chalon ne reprendra une activité "soutenue" qu'au XVè siècle. Jean-sans-Peur devient duc de Bourgogne en 1404. Il souhaite "récupéré" l'atelier de Dijon, où les ducs de la maison précédente frappaient en leur nom et titre, jusqu'à la mise sous tutelle de la Bourgogne avec Jean-de-Normandie à sa tête, qui n'était pas encore monté sur le trône de France sous le nom de Jean II le Bon, pendant la minorité du duc Philippe-de-Rouvre qui décéda jeune et sans postérité. Jean-de-Normandie avait fait frapper, à Dijon, quelques rarissimes monnaies à son nom et au titre de duc de Bourgogne et avait prévu et écrit que l'atelier et le droit d'y battre monnaies reviendraient aux futurs ducs de Bourgogne après son "intérim". Mais avec le temps, les rois de France ont considéré pour acquis le privilège de monnayer à Dijon, considérant la capitale bourguignonne comme atelier royal au regard de sa localisation sur les terres du royaume de France. le duc Jean-sans-peur fit donc valoir ses droits auprès de son cousin le roi Charles VI, qui n'accéda pas à sa recquette, malgré les lettres de promesse de Jean-de-Normandie. en 1413, après plusieurs années de négociation, le roi concéda cependant au duc l'autorisation de forger sans limites de volume à Chalon pendant les foires froides (en hiver) et les foires chaudes(en été) tant que ce fut fait au nom et pied et titre du roi. en suivant ces directives royales le duc pouvait garder tout les bénéfices de la fabrication faite en la succursale chalonnaise de Dijon.

si l'ouvrage de Françoise Dumas-Dubourg reste la référence pour l'étude et le classement des monnaies au nom des ducs de Bourgogne frappées dans les ateliers du duché sis en terre d'empire, il est plutôt lacunaire pour les monnaies bourguignonnes au nom des rois de France, et plus particulièrement pour les productions qui s'avèrent hétéroclites au nom de Charles VI, frappées dans les ateliers de Bourgogne situés eux en royaume. je m'intéresse donc de près à ces productions, et ai déjà publié à ce sujet, des monnaies que Françoise Dumas-Dubourg évoque dans son travail d'étude, sans pour autant les avoir physiquement identifiées, photographiées, décrites et publiées.

je collectionne toutes les monnaies de Chalon-sur-Saône, de son origine à sa fermeture, vous trouverez donc ici des monnaies mérovingiennes, comtales et ducales au nom de Charles VI. beaucoup sont très rares, et pour corser le tout, il existe beaucoup de variétés et fautées tous types confondus, ce qui en fait un domaine d'étude offrant encore de belles perspectives de découvertes.

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