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Atelier : Villefranche-sur-Saône
Émetteur : Société des chanoines de l'église Notre Dame des Marais
Dénomination : méreau de présence à l'office religieux dit "tierce"
Métal : plomb
Valeur faciale : aucune
Émission et période de délivrance : 1604 à la Révolution Française
Poids de l'exemplaire : 3gr00
Quantité frappée : ?
A/ +GVILLAVME♣HASTE•I6O4
au centre le monogramme "ha" enluminé
R/ +TIERCE•A•VILLEFRANCHE•
au centre la Vierge Marie assise l'enfant Jésus dans ses bras, à gauche une "T" pour "tierce" et au dessus une contremarque "•h•" dans un losange, poinçon qui certifie que le métal est du plomb.
ce méreau est de la plus grande rareté, un seul autre exemplaire connu du fond de la BNF
Au fil des siècles, les frontières régionales ont à maintes reprises changées, la Bourgogne ne fait pas exception. Aussi, jusqu’à la Révolution Française, le Haut Beaujolais, avec la Seigneurie de Beaujeu* (de la Comté de Mâcon) et la Principauté de Dombes (du Lyonnais) qui allaient de paires, constituaient la marche sud de la Bourgogne, frontière avec le Lyonnais.
pour plus d'info sur ce méreau plus précisément, je reprendrai partie du travail de conférence de Daniel Rosetta de l'Académie de Villefranche et du Beaujolais et qui date de 2012, que vous pouvez lire et télécharger dans son intégralité en suivant ce lien :
"LES CHANOINES DE NOTRE DAME DES MARAIS"
je résume :
Jusqu’en 1682, à Villefranche-sur-Saône fondée vers 1140 par Humbert III de Beaujeu, la Collégiale Notre Dame des Marais, qui n’était alors qu’une église paroissiale sous le patronage de l’Abbaye de Cluny, dépendait du chapître de Saint Vincent de Mâcon. Elle était desservie par une « Société de prêtres » fondée, sans doute au début du XIVè siècle, et dont les chapelains, puis les prêtres, étaient nommés par l’Abbé de Cluny.
Plusieurs méreaux de Notre Dame-des-Marais datant de 1604 et au nom de différents chanoines sont connus
Quelques-uns portent la contre-marque "•h•" dans un losange, signe utilisé pour marquer le plomb.
Les termes de « tierce », ou de « complies » que l’on trouve sur ces méreaux rappellent que les sociétés de prêtres comme les chapitres de chanoines pouvaient avoir à l’origine des liens avec le clergé régulier. La journée incluait sept « heures canoniales ». Matines, laudes et vêpres faisaient partie des heures dites « majeures », ce qui n’était pas le cas de prime, tierce, sexte none et complies, « heures mineures ». Chacune de ces heures comportait des moments de récitation et de chants.
La mention « Tierce », n’indique donc pas ici une quelconque valeur faciale mais un office religieux pour lequel il était attribué
Ces « méreaux » étaient en effet distribués aux prêtres sociétaires présents lors de l’office. Les absents n’en recevaient pas, leur négligence les sanctionnant financièrement.
A l’origine, ces méreaux permettaient aux prêtres d’avoir accès à la table commune du réfectoire. Plus tard, à l’époque moderne, ils étaient échangés contre une somme d’argent définie préalablement. Ils se présentaient sous des formes différentes. Les plus petits devaient être distribués lors d’un office religieux paroissial quotidien (prime, tierce, sexte, complies…), les plus grands (indiquant des armoiries et un nom de famille), se trouvaient sans doute affectés à une fondation plus importante venant d’une famille de notables.
* Beaujeu (69-Rhône) : son église sous le vocable de Saint Nicolas fut érigée à la demande de Guichard II, sire de Beaujeu, elle fût bâtie au début du XIIè siècle dans le plus pur style clunisien et dépendait du Chapître de Saint Vincent de Mâcon.
Collection : Les Autres Bourgognes