atelier monétaire de Mâcon

L'atelier monétaire de Mâcon a frappé monnaie de la seconde moitié du Vè à la fin du XVè siècle soit pendant dix siècles.
D'abord dès 450 sous l'autorité des mérovingiens Burgondes qui forgent des imitations de bronze de petites divisionnaires romaines, et de 534 à 738 sous le contrôle des Francs qui frappent des tiers de sou d'or appelés aussi triens.
Sous les carolingiens, l'atelier monétaire de Mâcon est comtal, mais rares sont les comtes qui frappèrent en leur nom et titre, privilégiant les frappes d'hommage et d'allégeance au roi en affichant le nom du prince régnant sur les monnaies produites. Cependant toutes les monnaies carolingiennes de Mâcon sont très rares, et plutôt tardives, puisque les plus anciennes connues ne remontent qu'au principat de Charles III le Simple (roi de 898 à 922) soit un siècle et demi après l'avènement de Pépin-le-Bref.
Pour le règne des capétiens, les monnaies au nom des princes de cette lignée sont tout aussi rares que les carolingiennes antérieures, seules les monnaies des derniers types au nom de Philippe Ier ( roi de 1060 à 1108) sont abondantes, car frappées bien au-delà de son règne. Il est probable que son monnayage est perduré immobilisé jusqu'au début du XIIIè siècle.
L'année 1239 marque un tournant dans l'histoire de l'atelier monétaire de Mâcon ; à la mort de son mari Jean-de-Dreux la comtesse de la cité, Alix de Mâcon cède son bien au roi Louis IX dit "Saint Louis". L'officine perd son statut comtal pour devenir royal et frappe désormais les nouvelles divisionnaires du système basé sur le gros tournois, issues de la réforme monétaire mise en place par le roi. Aussi à partir de cette date, il devient impossible d'identifier les frappes mâconnaises, puisque le nom de la cité n'apparait plus sur les monnaies (question d'uniformisation du monnayage en royaume). Nous avons donc aujourd'hui des archives qui nous prouvent que l'atelier fonctionnait, mais sommes incapable de fournir des exemplaires attribuables de façon certaine à l'officine. Il en restera ainsi jusqu'à l'avènement de Charles VI en 1380 et l'invention des points secrets d'atelier en 1389.
Le règne de Charles VI nous a laissé un héritage extrêmement riche tant dans la variété des types et que dans le nombre d'émissions pour l'atelier monétaire royal de Mâcon. La quantité "importante" d'exemplaires retrouvés de nos jours et que je m'applique à mettre en ligne sur le site du Club Numismatique de Mâcon et sa Région, m'a permis d'entamer un travail d'études assez poussées et déjà bien avancées de ce monnayage. Il reste du travail car ce règne est très complexe pour l'atelier mâconnais. Bien qu'il fut royal, il passa plusieurs fois aux mains des ducs de Bourgogne, d'abord Jean-sans-Peur par procuration officielle de la reine Isabeau au nom du roi Charles VI son époux, puis Philippe-le-Bon par la force et par représailles envers Charles VII le dauphin de France assassin du duc Jean-sans-Peur son père. Aussi cette période trouble de la Guerre de Cent Ans nous fourni même pour Mâcon des productions ducales bourguignonnes de blancs aux écus accostés au nom du prétendant au trône de France, le roi d'Angleterre Henri VI nouvel allié du duc Philippe-le-Bon dans ce conflit interminable pour le royaume.
De 1422 à 1467, l'atelier monétaire royal de Mâcon reste sous contrôle du duc de Bourgogne Philippe-le-Bon qui en a négocié l'obtention au traité d'Arras en 1435 en guise de réparation pour l'assassinat de son père feu le duc jean-sans-Peur. Dès lors il n'existe plus d'archives quant aux ordonnances de frappes envoyées en l'atelier, cependant il est aujourd'hui admis par de plus en plus nombreux numismates que certaines monnaies que l'on rencontre parfois dans les sites d'enchères seraient de Mâcon. Cette attribution est fort probable bien qu'incertaine, elle se base non pas sur des données existantes, mais sur un travail d'élimination des autres possibilités, qui nous ramène un rattachement à une production probablement mâconnaise. J'ai relevé plusieurs types et émissions pour les règnes de Charles VII, Louis XI, et Charles VIII. Je n'en ai jamais rencontré pour le règne de Louis XII, alors que certains numismates des siècles passés affirment avoir relevé une ordonnance royale de 1512, mandant les gens d'armes de se rendre à Mâcon pour faire saisir matériel et gens qui, à priori, forgent encore illégalement en son nom et faire fermer définitivement l'atelier monétaire royal de Mâcon, remplacé depuis fort longtemps par celui de Lyon. Je posterai ces monnaies avec la mention : "Mâcon ?" avec un point d'interrogation.
Je vous propose maintenant de découvrir ma collection de monnaies de Mâcon, ma ville natale, elle est loin d'être complète, tant pour les types que pour les émissions, mais certaines sont de la plus grande rareté, d'autres non, mais toutes ont une place privilégiée au sein de l'ensemble de ma collection de monnaies bourguignonnes.
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