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Suite à l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinant d’Autriche-Hongrie à Sarajevo le 28 juin 1914, l’Europe s’embrase avec le jeu des alliances. Le 1er août 1914 la France décrète la mobilisation générale et l’Allemagne nous déclare la guerre le 3 août. Ce conflit, qui de l’avis de chaque camp devait durer un mois, commence par une guerre de mouvement où chaque camp tente de prendre l’initiative pour la conquête de territoires. Mais en fin d’année 1914 l’offensive allemande est bloquée aux abords de Paris. Débute alors dès décembre la guerre de position dans les tranchées. Tous les départements français au nord et à l’est d’une ligne de front allant de Nieuport (Belgique) - Roye - Nord de Soissons - Verdun - Colmar - Mulhouse sont sous contrôle allemand.
Se pose alors le problème des soldats permissionnaires de ces contrées occupées qui ne peuvent retourner dans leurs foyers et qui, pour beaucoup se retrouvent désoeuvrés, sans ressources, sans toits et sans points de chute dans Paris. Émus par leur sort, les soldats de la 22ème section des Commis et Ouvriers d’Administration (COA) en poste à la caserne de Reuilly décident de se mobiliser pour accueillir à ces soldats un lieu de réconfort et de paix. Dans le courant de l’année 1915 l’adjudant Angot décide de fonder une œuvre de fraternité militaire “l'œuvre des parrains de Reuilly”. Les statuts sont déposés par l’officier principal d’administration Anceau qui commande le 22ème section de COA au nom du gouvernement. L'œuvre est officiellement reconnue par le général Galliéni, ministre de la guerre, le 7 mars 1916.
Une souscription est ouverte au sein de la 22ème section de COA pour récolter les premiers fonds nécessaires auxquels s’ajoutent rapidement des dons en espèces et de sommes beaucoup plus importantes de généreux donateurs parmi lesquels la princesse Georges de Grèce née Marie Bonaparte pour 50 500 francs.
A la caserne de Reuilly les permissionnaires sont chaleureusement accueillis pour leur faire oublier l’éloignement avec leurs familles. Ils bénéficient d’un réfectoire avec de bons repas, de dortoirs, de moyens pour nettoyer leurs habits, d’un soutien financier et moral ainsi que de l’aide dans la rédaction de courriers destinés aux familles. Afin de leur faire oublier les horreurs de la guerre, des distractions leur sont proposées, une bibliothèque et une salle de spectacle sont mises à disposition.
Le 10 novembre 1916, monsieur le président de la République Raymond Poincaré visite les locaux caserne de Reuilly. Accompagné du créateur de l'œuvre, l'adjudant Angot, le président passe en revue les permissionnaires pris en charge par l'association.
Le dimanche 3 juin 1917, à 2 heures précises au Palais du Trocadéro, est organisée une grande matinée de bienfaisance en l’honneur des poilus des régions envahies en présence du président de la République et sous la présidence du ministre de la Guerre, assistés du président du Conseil général de la Seine avec le concours des artistes de l’Opéra, de l’Opéra Comique, de la Comédie Française, de l’Odéon et des principaux théâtres et concerts parisiens et de la Garde Républicaine.
La médaille qui est vendue au profit des soldats apparaît sur l’affiche. A l'avers et au revers elle reprend les principales informations développées ci-dessus.
Au 3 novembre 1916, 34 122 permissionnaires étaient passés par l'œuvre des parrains de Reuilly. Au 31 octobre de la même année, le montant total des dons s’élevait à 205 509 francs.
Reference : Résumé d’écrits à partir de nombreuses sources : blogs spécialisés sur 1914-1918, parutions sur Gallica, exploitations de photographies et d’affiches d’époque, etc).
Collection : FRANCE - PREMIERE GUERRE MONDIALE