Saint Louis en costume de sacre tenant la couronne d’épines en adoration devant le Saint Sacrement

École française du XVIIème siècle, probablement milieu des années 1650. Cadre neuf.

Saint Louis, représenté sous les traits du roi régnant, le jeune Louis XIV, est agenouillé en costume de sacre fleurdelisé, les yeux levés vers un astre figurant le Saint Sacrement où sont inscrites les lettres IHS (Iesus Hominum Salvator). Il tient dans sa main gauche la sainte couronne d’épines et les saints clous. À la droite du roi, qui pose sa main droite sur son cœur, la couronne de France et le sceptre sont disposés sur une nappe pourpre et or.

Un photodiagnostic par image a conduit à supposer l’utilisation du Smaltino (dit aussi bleu d’émail, azur à poudrer, cérulée ou esmaïl) pour le bleu du manteau et la robe du saint. Ce pigment est à base de verre de potassium avec des oxydes; il fut utilisé jusqu’au XVIIe siècle. Le rouge de la table pourrait être composé par du vermillon, pigment à base de mercure (cinabre artificiel) utilisé jusqu’au XVIIe siècle. La tenture verte dans l’angle supérieur droit est un repeint.

Le style du col en dentelle et l’âge apparent du roi, si ses traits sont bien ceux du jeune Louis XIV, conduisent à dater ce tableau du milieu des années 1650.

Ce tableau est à replacer dans le contexte du renouveau de la dévotion à Saint-Louis, éclipsée sous les Valois,  après l’avènement des Bourbon. Cf notamment les deux publications suivantes :

• Christine Gouzi. « Louis XIV en Saint Louis : une autre image de la figure royale ? » in Louis XIV, l’image et le mythe, édité par Mathieu Da Vinha et al., Presses universitaires de Rennes, 2014;
• Géraldine Lavieille, « Les Jésuites et la dévotion à saint Louis au xvii^e siècle : la célébration du Roi très chrétien », Les Cahiers de Framespa [En ligne], 11 | 2012, http://journals.openedition.org/framespa/2025 

Ce tableau en très mauvais état, avec notamment des déchirures et des soulèvements importants, a été restauré au cours de l’année 2020. La toile était découpée de façon très irrégulière, les parties peintes étant repliées et clouées sur les bords du châssis. La restauration a permis de récupérer ces bords peints, 1 à 2 centimètres de chaque côté, de sorte que la toile actuelle après rentoilage est un peu plus grande que l’ancien tableau. Ce découpage irrégulier comme le rajout d’une tenture verte pour meubler la partie supérieure droite interrogent sur le format d’origine, le contexte et l’histoire de cette œuvre qui pourrait avoir été prélevée à la va-vite du support où elle se trouvait. On imagine notamment un pillage révolutionnaire.

Collection : Domine salvum fac regem