Mes laguioles

Voilà bientôt 37 ans que la coutellerie et moi vivons une histoire passionnante, en voici un petit résumé …

L’enfance

Cette première rencontre a eu lieu lors d’un voyage scolaire en classe verte en CM2, l’année de mes 10 ans. La veille du départ, alors que mes affaires étaient prêtes pour ce premier voyage loin de mes parents, mon père m’offrit mon tout premier couteau : un couteau suisse Victorinox tout simple sans tire-bouchon, ni outils inutiles afin de pouvoir couper ou bricoler pendant mon séjour … 

Depuis cette première expérience, j’ai toujours été attiré par les couteaux et les objets tranchants, la vitrine de la coutellerie d’Honfleur où l’on passait nos vacances m’a toujours attirée car il y était exposé un grand nombre de couteaux suisses ainsi que beaucoup d’autres de toute sorte.

A 14 ans, lors d’un voyage linguistique en Espagne avec ma classe, nous avons visité Tolède et là ce fut une vraie révélation : des coutelleries à chaque coin de rue, avec des vitrines plus belles les unes que les autres. Lors d’un quartier libre, je suis rentré avec 2 copains dans une très belle coutellerie « juste pour regarder », et j’en suis ressorti avec un poignard à la Rambo et un petit katana que je possède toujours mais ayant dépensé tout mon argent de poche. 
Pouvoir acheter de telles lames à 14 ans serait désormais impossible de nos jours ...

L’adolescence 

Lors des années lycée, je me suis acheté quelques lames sans grand intérêt sur le marché aux puces de Clignancourt et dans un petit magasin de chasse et pêche situé juste devant l’entrée de mon lycée, comme un couteau à cran d’arrêt modèle XXL, un couteau de lancer ainsi qu’un couteau avec une lame automatique … ah les erreurs de jeunesse !!

Mon premier « vrai » couteau fut un laguiole acheté en 1994 à la boutique Forge de Laguiole située à 2 pas du forum des halles : un Laguiole de 11cm tout simple en stamina vert, avec mouche soudée et mitres en laiton. Ce couteau m’a suivi et me servit à tout pendant quelques années, et ma première grosse erreur fut de le laisser trop près d’un barbecue sauvage lors de mes premières soirées bien arrosées et de l’oublier … Résultat : Lorsque je suis allé le récupérer le lendemain, une des plaquettes du manche avait complètement brulée !!
Quelque semaines plus tard, je suis retourné à la boutique FDL pour savoir s’il était possible de faire quelque chose pour lui redonner son aspect initial, ce qui a été possible pour quelques dizaines de francs : plaquettes changées, et lame affûtée et polie comme d’origine.

L’âge adulte

Mon deuxième Laguiole date de mon service militaire effectué en Allemagne en 1998, un Laguiole « Côte à Côte » de 12cm en corne noire avec mouche soudée. Ce couteau est très pratique avec ses 2 lames, pour bricoler, manger et faire un peu tout avec, il ne quitta pas ma poche durant une petite dizaine d’années … jusqu’à ce qu’il soit perdu lors d’un technival à l’autre bout de la France en 2006. 

C’est à ce moment et grâce/à cause de cet incident que je me suis décidé à acheter un vrai couteau de qualité pour remplacer ce couteau perdu bêtement. Après quelques recherches sur le net et dans les coutelleries de ma région, j’ai découvert le Colibri d’Arthaud-Chosson dont je suis tombé amoureux. Après avoir démarché plusieurs coutelleries d’Ile de France, j’ai enfin trouvé mon bonheur dans une coutellerie parisienne : un magnifique Colibri en corne blonde de 12cm. Ce couteau fut mon nouveau compagnon de route lors de mes nombreux voyages autour du monde : Egypte, Turquie, Thaïlande, Cambodge, Canada, Mexique, Kenya … et provoqua une certaine admiration chez les personnes rencontrées lors de ces voyages.

La passion

En 2013, souhaitant de nouveau acquérir un Colibri en corne noire ou en ébène (pour changer de la corne blonde), j’ai malheureusement appris que sa production s’était arrêté … quelle tristesse. 
C’est à la suite de ce désagrément que j’ai fait la connaissance des laguioles fabriqués par un certain David Dauvillaire et du forum « Passion Laguiole » … le piège s’était refermé sur moi !!